Quand le cerveau disjoncte la communication s’éteint
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La communication humaine est un phénomène fascinant qui se produit chaque jour, que ce soit au travail, dans nos relations personnelles ou même dans notre interaction avec le monde digital. Cependant, ce que nous ne réalisons pas toujours, c’est que notre cerveau joue un rôle essentiel dans la manière dont nous percevons l’environnement, les interlocuteurs lors de ces échanges, et comment cela peut affecter la qualité de nos interactions par des réactions inconscientes.
Quand le cerveau disjoncte…
Pour comprendre cette dynamique complexe, nous allons plonger dans le monde des neurosciences, explorer les modes mentaux, la cascade du stress et l’influence de notre cerveau sur la communication.
Les modes mentaux
Notre cerveau fonctionne selon deux modes principaux : le mode mental automatique (MMA) et le mode mental préfrontal (MMP). Le MMA est essentiellement notre « pilote automatique ». Il réagit instantanément aux stimuli sans réflexion consciente. Par exemple lorsqu’un feedback est mal formulé ou lorsque nous élevons la voix, …
D’un autre côté, le MMP est le siège de la réflexion consciente, de la prise de décision et de la gestion du stress.
Lorsque nous entrons en communication, notre cerveau est constamment en alerte pour détecter des signaux de « danger », souvent inconscients. Ces signaux peuvent provenir du langage verbal de notre interlocuteur, de son langage corporel, de son ton de voix, ou même de la manière dont il nous regarde. Si le MMA perçoit des signaux de menace potentielle, il peut déclencher la cascade du stress. Ce mécanisme remonte à des millénaires d’évolution et a permis la survie de l’Humanité, il est donc fortement ancré et inconscient.
La cascade du stress
La cascade du stress est une réaction biologique complexe qui se déclenche lorsque notre cerveau perçoit une menace imminente via l’amygdale qui lance le signal d’alarme. Cela implique plusieurs régions cérébrales, notamment l’hypothalamus et l’hypophyse. Lorsque le cerveau détecte un danger, l’hypothalamus envoie un signal à l’hypophyse, qui libère des hormones telles que l’adrénaline et le cortisol. (Voir article détaillé)
Ces hormones préparent notre corps à réagir rapidement en cas de danger. Elles augmentent notre vigilance, notre fréquence cardiaque et notre tension artérielle. Cependant, cette réaction n’est pas toujours adaptée dans un contexte de communication. Lorsque nous sommes en mode de stress, nous pouvons devenir fermés, moins réceptifs aux informations et susceptibles de réagir de manière émotionnelle plutôt que rationnelle.
Impact sur la communication
Lorsque la cascade du stress est déclenchée pendant une conversation, elle peut produire des émotions « désagréables » telles que la colère, la peur ou le mépris. Cela peut rendre la communication plus difficile, car ces émotions peuvent éclipser la compréhension mutuelle et la résolution de problèmes.
De plus, notre langage corporel et nos expressions faciales vont involontairement transmettre ces émotions « négatives » à notre interlocuteur, déclenchant ainsi sa propre cascade de stress. Ces signaux sont parfois des « microexpressions », de minuscules mouvements faciaux qui trahissent nos émotions réelles, même si nous essayons de les cacher. Cela crée un cercle vicieux de réactions émotionnelles négatives qui peuvent nuire à la qualité de la communication.
L’influence du non-verbal
La communication humaine est donc un processus complexe qui comprend de nombreuses dimensions, dont certaines sont totalement automatiques et inconscientes. Notre cerveau est constamment à l’œuvre pour interpréter les signaux verbaux et non verbaux que nous recevons. Notre posture, nos gestes, notre ton de voix et nos expressions faciales envoient des messages puissants, souvent inconscients, à notre interlocuteur.
Par exemple, une personne qui se croise les bras peut être perçue comme fermée ou défensive, tandis qu’une posture ouverte avec un contact visuel peut signaler l’ouverture et la confiance. Il est crucial de prendre conscience de ces signaux non verbaux, car ils peuvent influencer la perception de notre message par notre interlocuteur.
Les émotions et la communication
Les émotions jouent un rôle central dans la communication. Elles sont souvent considérées comme négatives ou positives. Je préfère parler d’émotions agréables et d’émotions désagréables. Les émotions désagréables telles que la colère, la tristesse, le dégoût, le mépris ou la peur peuvent surgir lors de conversations tendues ou conflictuelles. À l’inverse, les émotions agréables comme la joie, la satisfaction et le plaisir favorisent une communication harmonieuse.
Ces émotions sont gérées par le cerveau limbique (lié au MMA), qui est responsable de la régulation émotionnelle. Il prend des décisions rapides et automatiques sur la manière de réagir aux stimuli émotionnels.
Le cerveau disjoncteur
Lorsque notre cerveau détecte une menace, il peut se mettre en mode de protection ou d’alerte. J’aime utiliser l’image du disjoncteur en formation.
Si l’amygdale déclenche l’alarme le cerveau « disjoncte » et passe en mode automatique. La cascade du stress s’enclenche…
Les réactions physiologiques de stress peuvent se manifester par une augmentation de la tension musculaire et une respiration rapide. Ces réactions peuvent entraîner des blocages dans la communication. Outre ces réactions physiologiques il y a aussi des pensées et des intentions qui surgissent et qui peuvent pousser à l’action.
Par exemple, lorsqu’une personne se sent menacée ou en colère, elle peut se refermer et ne plus écouter de nouvelles informations ou ne plus comprendre les points de vue de son interlocuteur. Cela peut entraîner une communication inefficace et une impasse dans le dialogue voir des réactions d’hostilité ou d’agressivité.
L’intelligence émotionnelle
« Les patrons qui ont échoué possédaient presque toujours un QI et une expertise technique élevée. Leur carence fatale était toujours émotionnelle : ils se montraient arrogants, trop sûrs de leur puissance intellectuelle. » Daniel Goleman
Comprendre le rôle du cerveau dans la perception du danger et la communication est essentiel pour améliorer nos interactions interpersonnelles. Il est important de reconnaître que nos modes mentaux et la cascade du stress peuvent avoir un impact significatif sur la qualité de notre communication. Nous pourrons alors communiquer en évitant de déclencher le disjoncteur, en évitant les attaques verbales, les jugement, un non verbal montrant de l’agressivité, etc.
C’est là qu’intervient l’intelligence émotionnelle dont les compétences de base sont la reconnaissance de nos états affectifs et ceux des autres. (Cliquez sur l’image pour voir un article très complet sur le thème)
En adoptant une approche consciente de nos propres réactions et en apprenant à gérer le stress, nous pouvons favoriser des échanges plus constructifs, basés sur la compréhension mutuelle et la résolution de problèmes.
Voici quelques conseils pour améliorer la gestion du stress dans la communication :
- Prendre conscience de nos réactions automatiques : La première étape pour gérer le stress et les émotions est de prendre conscience de nos réactions automatiques. Lorsque vous vous sentez stressé ou menacé pendant une conversation, prenez un moment pour réfléchir à vos émotions et à votre langage corporel.
- Écouter activement : L’écoute active est une compétence précieuse en communication. Écoutez attentivement (avec empathie) ce que votre interlocuteur dit, posez des questions pour clarifier les points et montrez que vous êtes ouvert à ses idées.
- Chercher la compréhension mutuelle : Au lieu de chercher à avoir raison, cherchez à comprendre le point de vue de votre interlocuteur. La compréhension mutuelle est souvent la clé pour résoudre les conflits et améliorer la communication.
- Utiliser des techniques de gestion du stress : Apprenez des techniques de gestion du stress telles que la respiration, la visualisation ou la relaxation musculaire progressive ou la méditation. Ces pratiques peuvent vous aider à rester calme et à réduire les réactions automatiques de stress.
« C’est l’aptitude à ressentir ce que pensent les autres sans qu’ils aient besoin de le dire qui définit l’essence de l’empathie. » Daniel Goleman
Conclusion
La communication humaine est un terrain complexe où notre cerveau joue un rôle central dans la perception du danger (ou considéré comme tel par nos mécanismes archaïques) et la qualité de nos interactions.
En fin de compte, une communication efficace commence par une connaissance approfondie du fonctionnement de nos mécanismes automatiques et ceux de nos interlocuteurs.
Il est essentiel d’éviter de déclencher le disjoncteur !
En adoptant une approche consciente et en développant des compétences de gestion des émotions, nous pouvons améliorer notre capacité à communiquer de manière efficace et constructive, que ce soit au travail, à la maison ou dans notre vie quotidienne. Il s’agit d’intelligence émotionnelle.
Les personnes qui ont développé ces compétences sont mieux préparées à détecter les menaces, à réagir de manière adaptée et à collaborer efficacement avec les autres pour faire face aux situations conflictuelles. L’intelligence émotionnelle devrait donc être considérée comme un atout précieux pour la sécurité et la survie dans un monde complexe et imprévisible.
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Bibliographie
Nos articles sur l’intelligence émotionnelle
Nos article sur les neurosciences
Les émotions en détail : voir la série complète
Article Comment donner de bons feedbacks (et donc éviter le disjoncteur)
- Damasio Antonio. L’erreur de Descartes : la raison des émotions. Odile Jacob
- Damasio Antonio R. Spinoza avait raison, Joie et tristesse, le cerveau des émotions. Odile Jacob 2003.
- Fradin Jacques, L’intelligence du stress, Eyrolles 2008
- Goleman Daniel. Intelligence émotionnelle. Ed Robert Laffont, 1997.
- Goleman Daniel. Intelligence émotionnelle T2. Ed Robert Laffont, 1999.
- Kotsou Ilios. Intelligence émotionnelle et management. De Boeck, 2015. (2ème édition).
- Kotsou Ilios. Petit cahier d’exercices d’intelligence émotionnelle. Jouvence 2011.
- Salovey, P., & Mayer, J. D. (1990). Emotional Intelligence. Imagination, Cognition and Personality, 9(3), 185–211. https://doi.org/10.2190/DUGG-P24E-52WK-6CDG
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